La perte d’audition est un mal commun qui affecte de nombreuses personnes. Si l’on en connaît d’ores et déjà la nature, les causes et les conséquences sur les personnes qui sont affectées, elle fait toujours l’objet de recherches afin d’aboutir à une prise en charge optimale.

Cette prise en charge prend essentiellement deux formes dont la plus répandue est celle des dispositifs extérieurs d’aide à l’audition.

La perte auditive : Qu’est-ce que c’est ?

La compréhension de la perte auditive est la première étape vers la compréhension de sa prise en charge. Sa définition, ses causes et ses conséquences sont présentées ici pour en faciliter la compréhension.

La définition

L’on désigne par perte d’audition une baisse progressive de l’aptitude d’une personne à percevoir, à interpréter et à comprendre les sons émis dans son environnement. Cette baisse est liée 9 fois sur 10 au vieillissement et s’avère handicapante pour la personne qui en est victime.

La perte d’audition peut être classée en fonction de son intensité et l’on distingue à cet effet :

  • La perte auditive légère qui se caractérise par une perception difficile des voix faibles ou lointaines, notamment dans un environnement bruyant

  • La perte auditive moyenne qui se caractérise par de la difficulté à percevoir les paroles, par la nécessité d’augmenter le volume de la télévision pour l’entendre et par de la peine à suivre des conversations en groupe

  • La perte d’audition sévère qui se caractérise par la perception uniquement des sons proches ou d’intensité élevée

  • La perte d’audition profonde qui se caractérise par une incapacité à entendre la grande majorité des sons, peu importe l’environnement d’écoute.

pertes légères 20 dB à 40 dB 30%
pertes modérées 40 dB à 70 dB 50%
pertes sévères 70 à 90 dB 70%
pertes fortes plus de 90 dB 90%

Outre ces divers niveaux de perte d’audition, il faut mentionner l’audition normale qui correspond à une pleine capacité auditive et, à l’autre extrême, la surdité totale qui correspond à une capacité d’audition nulle.

Les origines et les effets

La perte d’audition trouve ses origines dans des facteurs divers. La principale et la plus fréquente de ces origines est la presbyacousie qui correspond à une altération du système auditif.

Elle se manifeste le plus généralement avec l’âge et prend la forme d’une disparition progressive des cellules ciliées de l’oreille interne. Ce phénomène naturel apparaît dès l’âge de 50 ans et est comparable à la presbytie.

La perte d’audition peut aussi avoir des origines traumatiques. Sur ce registre, une exposition ponctuelle à des sons trop intenses provoque un traumatisme aigu tandis qu’une exposition répétée donne lieu à un traumatisme chronique.

Le traumatisme peut entrainer la perte de l’audition sur des plages de fréquence spécifiques et s’accompagner de l’apparition d’une hyperacousie ou des acouphènes.

L’exposition à des intensités sonores élevées détruit de façon irréversible nos cellules sensorielles et provoque surdité et acouphènes.

En effet, la cellule de l’oreille absorbe jusqu’à 80-85 dB sans souffrir et sans altération du capital auditif. Au-delà, ce sont d’abord les cils qui sont détruits jusqu’à leur disparition complète.

Puis, lorsque les cils ont totalement disparu, la cellule meurt à son tour et le capital auditif est définitivement altéré.

Une dernière catégorie d’origines de la perte d’audition concerne les origines médicales. Certaines maladies, certaines infections et certains traitements médicamenteux ototoxiques peuvent en effet endommager l’oreille interne, les nerfs de l’oreille ou encore le cerveau. Cet article évoque l’ototoxicité.

Les conséquences pour le malentendant

La perte d’audition a également des conséquences diverses pour la personne qui en est affectée. Au nombre de celles qui sont recensées, l’on retrouve sur le plan physique, la fatigue, les troubles de l’attention, les pertes de l’équilibre ou encore le stress.

Au plan psychologique, elle peut donner lieu à des difficultés de concentration, à une perte de confiance en soi et à un sentiment de honte dû à la perte de capacité, toutes choses pouvant mener à une dépression.

Les difficultés de communication consécutives à la perte d’audition peuvent par ailleurs donner lieu à un isolement social de la personne qui en est victime.

Afin d’éviter ce chapelet de conséquences négatives, le déficient auditif doit envisager une consultation médicale pour se voir proposer une ou des solutions thérapeutiques.

Un diagnostic médical

Il est imprudent de conclure à une perte d’audition sans recourir à un spécialiste de la question. Le diagnostic à cet effet doit être établi par un médecin orl à la suite de tests spécifiques.

Ces tests, outre l’établissement du diagnostic, ont pour objet d’identifier les causes du phénomène, d’en mesurer le niveau et de déterminer les solutions les plus adaptées pour y faire face, qu’il s’agisse d’appareillage auditif ou de toute autre solution pertinente.

Quelles prises en charge ?

Le traitement de la perte auditive peut se faire suivant deux modalités distinctes.

Le recours aux aides auditives

Les aides auditives sont une solution efficace pour compenser la perte d’audition. Elles prennent la forme d’un dispositif extérieur à porter par la personne en situation de perte auditive, et qui lui permet de récupérer une perception sonore correcte.

Divers types de dispositifs existent à cet effet et présentent des résultats variables. Les gammes Signia Pure X ou Phonak Paradise sont parmi les meilleurs dispositifs actuels, tant en termes de qualité sonore que de performances en général.

L’intervention chirurgicale

Il est aussi possible de procéder à une prise en charge chirurgicale de la perte auditive, dans certains cas particuliers. Cette solution peu pratiquée est invasive et consiste à insérer un implant cochléaire à travers le canal auditif du patient.

Surdité professionnelle : la perte d’audition au travail

Le monde professionnel est très chronophage, nous passons tous la plupart de notre temps sur notre lieu de travail.

Parmi les actifs ou anciens actifs, nombreux sont ceux qui ont travaillés ou travaillent toujours dans des milieux terriblement bruyants : aéroports, chantiers, spectacles, industries et entreprises en tout genre utilisant des machines pourvoyeuses de décibels.

C’est une des raisons principales de surdité, on parle alors de surdité professionnelle, ou dut à l’exposition professionnelle.

Là aussi les chiffres sont marquants : une personne soumise à un bruit de 100 dB durant 40 heures par semaine, pendant 20 ans a une probabilité de perte auditive de 48 % (source France audition), soit quasiment la moitié de ses facultés auditives, hors vieillissement naturel de l’oreille.

Il convient donc de protéger ses fonctions auditives le mieux possible au travail. L’image la plus frappante serait peut être les travailleurs au marteau piqueur officiant régulièrement sans cache oreille ou casque. Quel gâchis !

3 bons conseils pour lutter contre la perte auditive

Avec la perte auditive, il vaut mieux prévenir que guérir. Pour ce faire, le mieux est déjà de soigner son terrain et de savoir situer ses capacités auditives avant d’avoir de véritables pertes.

Faire un test auditif dès 55 ans

Le bilan auditif est la manière la plus efficace de situer son audition. Un audiogramme réalisé par un professionnel permet de situer vos pertes et des les dater.

Même sans signes apparents, un test auditif de prévention entre 55 et 60 ans est plein de bon sens.

Éviter les environnements bruyants sans protection auditive

Cela peut paraître ridicule, mais une tronçonneuse ou des outils électroportatifs de bricolage (par exemple) fournissent largement plus de 85 décibels. Nous l’avons vu précédemment, ce volume sonore est le seuil au dessus duquel les cils commencent à disparaître.

Protégez votre audition d’un environnement bruyant en portant un casque ou en évitant tout simplement l’exposition prolongé à forte intensité sonore.

Ne pas attendre dès les premiers signes

Attendre est une mauvaise stratégie en cas de perte d’audition. Le temps ne joue pas pour vous. Dès les premiers signes, il faut consulter et ce pour deux raisons :

Plus on attends, plus la perte s’installe et plus il deviendra difficile de la compenser avec des appareils auditifs.

Plus la perte s’installe, plus on force pour essayer d’entendre, voir de comprendre, et plus l’on soumet l’oreille à des intensité fortes qui vont renforcer son impact.

Dès les premiers signes, il est judicieux de consulter un orl ou un audioprothésiste.

FAQ

Quels sont les premiers signes d’une perte auditive?

Les premiers signes sont souvent très légers et correspondent à une difficulté de compréhension de la parole, notamment dans les conversations, à un besoin d’augmenter le volume de la tv ou de la radio.

Quel professionnel de santé consulter en premier lieu?

Le médecin ORL est le spécialiste à consulter pour ce genre de trouble. Cependant, un audioprothésiste est qualifié pour dépister une perte auditive et quantifier son intensité.

Ma mère ne veut pas consulter pour sa surdité, comment la convaincre?

Aujourd’hui, des solutions performantes existent pour compenser la perte. L’important est de ne pas attendre. 96% des personnes appareillées déclarent avoir observer un changement positif dans leur vie.Et avec le reste à charge 0€ depuis 2021, il est possible de s’appareiller correctement sans frais.

Quel est l’âge moyen des personnes appareillées?

L’âge moyen des personnes appareillées est 70 ans. 71% de ces personnes sont des hommes.

Quels sont les secteurs d’activité les plus à risques pour l’audition?

Quatre grands secteurs d’activité se démarquent : le secteur industriel, l’agriculture, les professionnels du spectacle et le secteur du bâtiment et travaux publiques. Les professionnels de ces secteurs ont le plus de chance de développer une surdité professionnelle avec des pertes auditives sérieuses.

Photo par Franco Antonio Giovanella

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